PLUS DE 60 ANS D’HISTOIRE...
L’AS Denain champion de France 1965 avec notamment, au premier rang, Jean-Pierre Staelens (premier en partant de la gauche) et Jean Degros (le troisième).
Retrouvez dans cette rubrique quelques articles de presse retraçant l’histoire de notre club de l’AS Denain-Voltaire, devenu ASC Denain-Voltaire PH. Un club au passé glorieux qui, comme vous le savait toutes et tous, est de nouveau en haut de l’affiche dans son championnat de France de Nationale 1 !
>>> Et tout d’abord, voici un article rédigé par un journaliste du journal L’Equipe dans un magnifique ouvrage que vous connaissez sans doute : La grande histoire du basket français, 2007 (par Pierre-Marie Descamps, Collectif, Gérard Bocs, préface Richard Dacoury).
DENAIN
Né dans une cour d’école
Parmi les belles histoires qui ont jalonné le chemin de basket français, celle de l’AS Denain Voltaire tient une place à part. Denain ou comment une équipe d’écoliers remporta un Championnat et une Coupe de France, plus cinq accessits, dans les années 1960 !
Né dans une cour de l’école Voltaire, après la Deuxième Guerre mondiale, ce club mobilisa les enfants de la région, derrière le panache de Jean Degros, fils de l’instituteur qui créa l'association. « On a gagné une demi-finale de la Coupe (en 1960) contre le Stade Français à trois contre cinq lors de la prolongation ! » s’extasie toujours celui qui fut aussi capitaine de l’équipe de France.
Meneur à poigne, Degros fut le catalyseur d'une équipe qui compensa son manque de taille par la vitesse et l’endurance, credo de l’entraîneur Jacques Fiévé, un professeur d’éducation physique. Vainqueur des « Nationaux » d'Auboué en finale de cette Coupe de France 1960, alors que le club évoluait en Excellence, soit le deuxième niveau de l’époque, Denain fit encore plus fort cinq saisons plus tard en s’adjugeant le titre, un an seulement après être monté en Nationale 1.
L’équipe championne comprenait cinq écoliers de Voltaire. Et un certain Jean-Pierre Staelens, l’homme qui, sous ce même maillot en 1967, allait porter le record individuel de points dans un match de championnat de France à 71, marque qui tenait toujours en 2007.
De grands noms
Outre Degros et Staelens, deux autres grands noms du basket français ont tenté de perpétuer la tradition nordiste : Hervé Dubuisson, formé au club et lancé dès l’âge de 15 ans sur les parquets de N1 (1973), avant de battre tous les records offensifs en équipe de France et en Championnat ; et Valéry Demory, meneur de jeu né à Denain et consacré à Limoges et Pau-Orthez. Mais déjà, le basket pro avait rattrapé la belle histoire. Et Denain, rétrogradé au milieu des années 1970, n'a jamais pu retrouver sa gloire passée, malgré un succès en Coupe de France Amateurs (1984).
Arnaud Lecomte
Jean-Pierre Staelens, ici en 1974 contre Antibes, détient le record de points inscrits sur un match de Championnat : 71.
> Le palmarès :
- Champion de France Nationale I en 1965.
- Vice-champion de France en 1970 et 1971.
- Ballon d’or (4 fois) : 1966, 1969, 1971 et 1972.
- Vainqueur de la Coupe de France en 1960.
- Finaliste de la Coupe de France (5 fois) : 1958, 1965, 1966, 1966 et 1967.
Et aussi :
- Champion de France Excellence en 1960.
- Champion de France Nationale II en 1964.
- Champion de France Juniors en 1973-1974.
- Champion de France Minimes en 1976-1977.
Saison 2008-2009 :
- Le club accède à la Nationale 1 (3e division), mais échoue en demi-finale de Nationale 2.
Saison 2009-2010 :
- Promu en Nationale 1, le club – que de nombreux spécialistes ne voyaient pas se maintenir – termine 4e de la phase régulière, mais échoue au stade des quarts de finale des playoffs.
>>> Voici maintenant deux portraits : deux légendes du basket denaisien ! Vous les aurez reconnus, il s’agit de Jean Degros et d’Hervé Dubuisson. Source : L’Equipe.
JEAN DEGROS
L’indomptable
L’enracinement caractérisé. Une vie en Nord. Si Denain, petite bourgade à 20 km de Douai, a si délicieusement vécu au rythme de son équipe de basket, traversé les années 1960 en écaillant le vernis d’adversaires plus rutilants, elle le doit en grande partie à ce meneur de jeu au dribble incendiaire. A ce gamin du pays, petit-fils de mineur, étendard de tout un club, capitaine d’aventures au long cours : un titre de champion de France en 1965, quatre finales, vingt ans de présence au club.
Ce destin de basketteur emblématique s’inscrivait presque comme une évidence. Jean-Marie, le papa instituteur, avait fondé l’AS Denain-Voltaire en 1947. D’autres membres de la famille en étaient dirigeants. Et puis, paraît qu’il y avait trop d’arbres dans la cour de récré de l’école primaire pour jouer au foot, alors… Alors la raison du basket l’a emporté, même si, sur le pré, les pieds n’étaient pas carrés. « Si j’avais choisi le foot, je me serais fait un nom chez les pros », avançait-il. Son portefeuille ne s’en serait peut-être pas plus mal porté. Pas son palmarès.
Jean Degros, c’est un talent précoce. Qu’on autorisait à rejoindre les Bleus seulement si les notes au lycée étaient bonnes (la proximité d’examens lui fit manquer l’Euro 1959). Une grande gueule aussi, coiffée en brosse, un Ch’timi de plus en plus indomptable au fil du temps. Capable, au plus fort de sa notoriété, d’aller s’en payer une bonne tranche sur la Côte d’Azur, plutôt que de rallier un rassemblement de l’équipe de France, dont il porta sept ans le brassard. La raison invoquée alors ? Mélange d’insolence et de désinvolture. « Le basket n’est qu’un jeu. »
Damien Burnier
REPERES
Né le 18 novembre 1939, à Pecquencourt (59).
Taille : 1,82 m.
Poste : meneur de jeu.
Clubs : AS Denain-Voltaire (1953-73), Reims CB (1973-75), Valenciennes (1975-77).
Palmarès : champion de France 1965 ; Coupe de France 1960 ; MVP français 1963.
Sélections : 148 (de 1957 à 1968). Sélectionné en équipe d’Europe (1966).
Spécialité : le dribble.
Signe particulier : alors qu’il clamait – dès l’âge de 27 ans – que son désir le plus cher » était de devenir sélectionneur des Bleus, il dut se contenter du banc de l’équipe d’Angola aux JO d’Atlanta (1996).
Autre article
> La Voix du Nord du 25 octobre 2009 : cliquez ici !
HERVE DUBUISSON
Le tireur d’élite
Sur lui ont échoué les sentiments les plus contradictoires. Mélange d’agacement et d’admiration, de rogne et de dévotion. Si la liste de ses mérites sautait aux yeux, elle s’accompagnait souvent en post-scriptum d’un bémol. Peut-être parce qu’on est plus exigeant avec les talents hors-norme. Ou que les contempteurs s’accrochent davantage à ce qui brille. Pour être brillant, Hervé Dubuisson l’était. Du style, de l’insolence, une belle gueule. Et des dons faramineux.
Vingt centimètres plus haut que toute sa famille, le Nordiste a déboulé en comète juvénile dans le concert de l’élite : participation à la Coupe Korac à 15 ans, équipe de France à 16, un soir de mai 1974 en RFA. Précocité, et longévité : 254 maillots bleus et 3 821 points au compteur. Deux records parmi d’autres. Entre temps, Dub, shooteur comme l’a France n’en avait jamais connu (« Je suis né tireur »), a saigné les défenses un peu partout. Récolté aussi quelques égratignures. Individualisme forcené, lymphatisme défensif… Ce genre de douceurs embouteillait ses oreilles. Verbalement, en tout cas, Dubuisson savait défendre : « On croit que je me fous de tout. Non, je suis relax, c’est tout. Et cela explique mon adresse. Vous en connaissez beaucoup des gars toujours sur les nerfs qui alignent les paniers à 8 mètres ? »
Dubuisson ne faisait pas que ça. A sa science du shoot se combinait des jambes à ressort et une coordination sans faille. Géomètre et funambule. Le meilleur sauteur blanc », disait-on. Les Nets de New Jersey ont été jusqu’à vérifier l’assertion en l’invitant à une Ligue d’été. Une gageure à une époque (1984) où la NBA n’offrait encore à l’Europe que condescendance.
Damien Burnier
REPERES
Né le 8 août 1957, à Douai (59).
Taille : 1,95 m.
Poste : ailier.
Clubs : Denain (1973-75), Le Mans (1975-80), Antibes (1980-82), Stade Français (1982-86), Racing Paris (1986-93), Sceaux (1993-94), Gravelines (1994-95), Nancy (1995-96), Montpellier (1998-99).
Palmarès : champion de France 1978, 79 ; MVP français 1984 ; MVP du All-Star Game 1994.
Sélections : 254 (de 1974 à 1989) ; 15 points de moyenne. Sélectionné en équipe d’Europe (1980).
Spécialité : le shoot à longue distance.
Signe particulier : reconverti entraîneur à Antibes en 1997, il effectuera un comeback sur le parquet avec Montpellier, à 41 ans, établissant un ultime record de 25 saisons au plus haut niveau.
Autre article
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